Dans un coin bruyant du 9e arrondissement, Fro. éclabousse les mirettes de son immaculée conception : murs blancs éclatants, comptoir vierge, néons éblouissants… Un minimalisme monacal-trash à mille lieues du doux accueil de Sophie Léger, ancienne de l’industrie du pressage de disque, qui a ouvert cette singulière cave / barav’ / librairie / disquaire avec Anne-Laure Paulhiac, passée par la mode et l’édition. Sur les étagères pâlichonnes, les magazines colorés détonnent (Trax, Apartamento, Double), comme les skeuds bigarrés (D.K., PNL, Ennio Morricone) et les étiquettes bariolées. Allongés sur la table ce soir-là, moyennant 10 € de droit de bouchon : une macé de chenin et cabernet-franc par Simon Batardière (15 €), ainsi qu’un melon de Bourgogne du Haut-Planty (19 €), finalement préféré à un rouge languedocien du Domaine du Petit Oratoire (12 €). Le tout accompagné, pour la forme, de pâté de prince noir de Biscay et d’un sensass saucisson de coche aveyronnaise (6 € chacun). // Rosa Poulsard
LE CANON CANON : une jacquère tranchante embouteillée par Le Nez de Goth (22 €), nommée Gloire au Riparia en hommage au porte-greffe.