Comme dirait le grand Claude (Nougaro), un torrent de cailloux roule dans l’accent du chef Hamid Miss ! Natif de Kénitra, ancien d’Airbus, cet autodidacte n’en finit plus d’illuminer le quartier des Chalets à l’enseigne de La Pente Douce, son improbable resto – parquet blondinet, suspensions Poulsen, comptoir constellé d’épices, bande-son jazzy, piano en libre-service… Et pour nous, ce jeudi-là (jour béni du couscous !), quel kif que son menu avec, dans l’ordre de dégustation : une tomate confite bien sucrée, plongée dans une aérienne émulsion truffée, avec burrata coulante et poudre d’olives noires ; un sapide tartare de saumon à l’huile d’argan sur des tagliatelles de concombre et salicornes ; une divine boulette de veau rôtie au feu de bois, accompagnée d’un jus de viande citronné ; un pain msemmen (crêpe feuilletée maghrébine) tout beurré, à trempouiller dans un houmous du turfu ; un sashimi de thon rouge de ligne et crevette mi-cuite, dans une bisque crevette-safran démoniaque, à saucer avec un pain malheureusement mollasson ; avant le myth-chic couscous, combinant suprême de volaille grillé, semoule ultra-fine aux cinq céréales, légumes estivaux (courgette, pois chiches, aubergine…) et condiment harissa-passion qui déchire ! Et pour finir en douceur, une raviole à la verveine mouillée d’une crème anglaise un peu épaisse à la fleur d’oranger, escortée de délicieuses fraises des bois. // Antoine Antoine
POUR LA SOIF ? Une carte resserrée mais habile : blanc roussillonnais du Domaine Modat (7 € le verre), chinon rouge de Luc Sébille (36 €), rouge marocain d’Alain Graillot (36 € chaque bouteille), Drappier Brut Nature (70 €)… Et en digeo, une eau-de-vie de fleurs de sureau signée Laurent Cazottes (5 € les 4 cl).
LES PRIX : menus 44 € (midi sauf dimanche), 45 € (dimanche midi) et 48 € (soir).
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