Jackpot pour Carole Eckert, qui a troqué son riquiqui Comptoir à Manger strasbourgeois (Fooding d’amour Guide 2018) contre un resto à Barr, bourg viticole talonné par les premiers contreforts vosgiens. Toujours dopée au locavorisme, la sommelière batifole désormais dans une ancienne menuiserie rhabillée au goût du jour, alignant du feutre gris au sol et aux murs, des tables en cuir et un long comptoir carrelé derrière lequel s’affaire le chef Lucas Engel – ex-Auberge Frankenbourg. En cinq temps, ce midi-là : fondants spaghettis d’asperge plongés dans un gaspacho d’asperge et accompagnés d’une glace à… l’asperge ; chic vitello sans tonnato, soit du veau alsacisé avec une mayo à la truite fumée du coin, condimenté avec des bourgeons d’ail des ours, du cistre et des pickles d’oignon ; magnifique tombée d’épinards au lait de sauge, chaperonnée par des œufs de brochet sauvage pêché dans le Rhin ; poitrine de cochon dégoulinant de sauce vierge au fenouil, copinant avec du chou-rave en purée et confit au verjus ; avant, clin d’œil à la gastrologie bourgeoise, un gourmand chariot de desserts ad lib, convoyant paris-brest à la rhubarbe et au praliné, crème caramel, fraisier à la mélisse et génoise couverte d’une chantilly au sureau. Les soirs et week-ends, Lucas plie définitivement le game avec un menu en huit services où l’on croise des bêtes à pedigree. // Marcelle Claudepierre
POUR LA SOIF ? Une sélection balèze de vins du terroir : assemblage sylvaner-gewurztraminer N° 6 des Rieffel (7 € le verre), riesling Clos de la Folie Marco par le Domaine Hering (32 € la bouteille), pinot noir Les Pierres Chaudes 2015 de Patrick Meyer (46 €)…
LES PRIX : menus midi en semaine 52 € (5 temps) et 76 € (7 temps), soir et week-end 88 € (8 temps) et 118 € (10 temps).
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