Aujourd’hui, pénétrez l’univers de Benoît Huen, architecte cofondateur de MUR.MUR, l’agence qui a façonné certains des cadres les plus fascinants de la capitale – la rock’n’boulange Union, la pizzeria Dalmata, la cantine asiatomique Gros Bao ou encore l’écrin faussement sage de Dalia.
Votre métier, en deux mots ?
Le terme de concepteur d’espace me plaît bien. Mon travail dépend beaucoup de la taille du projet : plus il est petit, plus nous pouvons y intervenir en détail, à travers le mobilier par exemple, en plus de l’architecture.
Le projet qui dit tout de vous ?
Au-delà du choix stratégique, la terrasse suspendue de Gros Bao a eu un véritable impact sur la décoration intérieure, notamment le choix des luminaires. Ce projet, c’est le point de départ d’une démarche à laquelle nous tenons particulièrement avec Lucie (Lepage-Depreux, son associée, ndlr) : transgresser les codes imposés par l’urbanisme parisien. En prenant ces risques, on goûte aux libertés urbaines dont bénéficient nos voisins belges, allemands et britanniques.
Votre signature ?
La surabondance de lampes est clairement le principe décoratif sur lequel nous nous sommes le plus amusés chez Gros Bao. On aime l’idée de détourner, démultiplier, sérialiser pour tendre vers un certain maniérisme. On n’a pas envie de se répéter, évidemment, mais on aime jouer avec des éléments « signatures » comme le miroir, le néon… On a une peur bleue du lisse, d’où cette inclination à explorer les textures, les effets de perspective et de lumière.
Les villes qui vous inspirent le plus ?
Bruxelles, Rotterdam et Berlin. Leur faculté à créer une harmonie à partir d’architectures radicalement différentes m’inspire beaucoup.
Gros Bao
72, quai de Jemmapes
75010 Paris