3,2,1… joyeux anniversaire, le Fooding ! Histoire de fêter comme il se doit son premier quart de siècle, le guide préféré de votre chef·fe préféré·e a sorti l’argenterie, et pris ses quartiers dans l’Hôtel de Ville de Paris… pour tout déménager ! De quoi célébrer en grande pompe une meilleure taulière à l’accent scottish, une meilleure dînette à baguetter dans 12 m2, un meilleur esprit d’équipe qui vous met dans de beaux draps, ou encore un meilleur caviste qui n’est jamais à court de mots ni de goulots. Bref, force est de constater que le eat-parade 2026 en a sous la serviette.
Meilleure table : La Maison de la Pia, Tende
Le genre d’adresse qui se mérite ! Perdue au creux de la vallée de la Roya, dans une ancienne ferme en pierre retapée à la dure et avec amour par un duo déterminé. Eux ? Camille Burle (ex-sommelière de Lai’Tcha à Paris et du Canon à Nice) et Thomas Guernion (ex-Arpège et digne héritier du fabricant de pâtes Barale), qui ont transformé ce bout du monde en havre gastro-bucolique, où l’on vient autant pour la vue renversante que pour les assiettes.
Fooding d’honneur : Moko Hirayama et Omar Koreitem – Mokonuts, Mokoloco, Mokochaya, Paris
Jamais deux sans joie, la famille Moko s’est agrandie ! Cajolant déjà Mokunuts et Mokoloco, les heureux parents Moko Hirayama et Omar Koreitem vous présentent leur petit dernier : Mokochaya, un amour de coffee shop au bon goût de l’époque, mi-cantine mi-salon de thé. Sur la grande table d’hôte, entre les vases fleuris et suspensions organiques, défilent à midi des bento plus que réglos, servis comme il sied.
Fooding d’amour : Testa Dura, Bordeaux
La tête dure mais la pâte souple, les anciens ferrandiens Carolina Paradiso, Hugo Lipsky et Maxime Gourgues ont d’abord mis les mains dans la farine auprès de Bartolo Calderone avant d’ouvrir leur pizzeria-gelateria sur le cours d’Albret, face à la galerie des Beaux-Arts. La scéno parle d’elle-même : long comptoir en bois et granit, sac de farine de blé ancien Rouge de Bordeaux encadré au mur, quilles de vin nat’ ici et là, et gros four à bois.
Fooding d’amour : Fargeot, Saint-Jean-de-Luz
À qui pense que Saint-Jean-de-Luz a déjà fait carton plein d’adresses, voilà peut-être sa (secrète) carte maîtresse : Fargeot, un mini-resto à l’abri du vacarme des vagues, sans chichis avec sa devanture framboise écrasée, son comptoir en bois et son étroite banquette matelassée. Aux commandes ? Elsa Marie (ex-La Vierge à Paris et Providence à Guéthary) et son alter ego Julian May (passé par La Vierge lui aussi, et Le Saint Eutrope à Clermont-Ferrand).
Meilleur bistrot : La Virée, Lyon
Dans un Lyon un poêle ronflant depuis quelque temps, la paire d’enfer Mathias Beguin (ex-Aux Deux Amis à Paris et Substrat à la Croix-Rousse) et Matthias Lallemant (ex-Robert, à Paname aussi, et Bel Ami au pied des Pentes) a repris les fourneaux d’un ancien bouchon de 1952, muté pour l’occas’ en néobistrot vraiment jojo – sol en terrazzo, tables orange seventies, bar d’époque. Une virée qui risque bien de devenir QG !
Meilleur antidépresseur : Suffren, Marseille
Non contents d’avoir fait tourner serviettes et fourchettes à la Citadelle de Marseille, les deux derviches cuiseurs Paul Vincent et Adrien Tran (Chaleur Tournante) virevoltent désormais dans l’ancien local des Trois Coups. Lifté comme jamais, le lieu s’est paré d’assises rouge brique, d’un long néon courant le long du plafond et d’une terrasse XXL dégoulinant sur la place Edmond-Rostand, parfaite pour accrocher leur cuisine bistrotière ficelée comme un rôti de mamie.
Meilleur café de quartier : À La Renaissance, Paris
La Renaissance est morte, vive la Renaissance ! Un royal renouveau pour ce bistrot voltairien centenaire, ranimé avec brio par Carina Soto Velásquez et Joshua Fontaine (Candelaria, Le Mary Celeste). Qui ont gardé la couronne de néon rouge et les miroirs infinis, mais l’ont gratifié d’une nouvelle fresque grattée au mur, d’un classieux bar en marbre, et pour emballer tout ça, d’assiettes parfaitement d’époque ficelées par le chef Min Wou Choi (ex-Saturne et Le Dauphin).
Meilleur café de village : Le Vieux Four, Chas
Affûté dans les cuisines du Saint Eutrope à Clermont puis du Pré du Puy à Cébazat, le chef Maxime Bichon rallume sa flamme au cœur de la Toscane auvergnate avec Louise Sheeran, sa moitié à la déco. À Chas, sur cette route des gamays qui sinue entre les volcans, leur bistrot occupe désormais la place centrale du village, face aux bassins de l’ancien lavoir où nagent de petits poissons-chats. Et ça envoie du bel ordinaire !
Meilleur comptoir : Comptoir Central des Bazars, Clermont-Ferrand
Son mythique Saint Eutrope a été élu Meilleur bistrot du guide Fooding 2015… Dix ans plus tard, Harry Lester remet l’Auvergne sur la carte des plaisirs de (fine) bouche ! Son bazar ? C’est l’Europe, justement : comptoir ouvert à l’espagnole, simplicité à l’italienne, chaleur de pub british et cave à manger cocorico. Mais sur la carte comme dans l’assiette, rien que du lisible avec un croque-monsieur le matin, un plat unique pour le déj’, des assiettes partageuses pour l’apéro, et des glaces en journée !
Meilleur retour de pêche : Tetro, Marseille
Dans un port où les restos de poiscaille font office d’éternels attrape-touristes, la cambuse de Raphaël François (formé aux Eaux de Mars) brille comme une pièce d’or au milieu des récifs. Après avoir traîné ses écailles de pop-up en dîners, le chef a jeté l’ancre dans cette ancienne cantine arménienne à un jet de filet de la criée, pour nous régaler de sa cuisine iodélicieuse.
Meilleure taulière : Megan Moore – Bonnies, Marseille
Pressé entre un sex shop, un tacos et deux mécanos, la miraculeuse troquettiste Megan Moore vient ressusciter une artère gueularde sur laquelle il faut bien reconnaître qu’on ne croisait jusqu’ici dégun pour s’en jeter un. Au four et au moulin, l’Écossaise, dont on avait déjà aperçu la chevelure rouquine à Livingston, règne sur un bistrot d’époque inaltéré et son petit monde d’habitué·es.
Meilleur restaurant d’altitude : Le Café de la Poste, Nâves-Parmelan
Dans le village haut-savoyard de Nâves-Parmelan, l’antique Relais de la Poste a repris du service sous la houlette de Maxime Chevardé. L’ancien sous-chef de L’Auberge sur les Bois a gagné les hauteurs d’Annecy pour tamponner sa propre cuisine, limpide et réjouissante, tout en jouant de la machine à timbrer. Voilà qui vaut bien un recommandé !
Meilleur potager : Les Filles en Bottes, Saint-Georges-de-Reintembault
Ces filles-là vont vous terroiriser en botté ! Bien ancrées dans leur terre, Lénaïck Geffroy (passée par Bierbuik et Le Nessay) et Louise Lefèbvre (ex-Les Jardins de la Matz) savent y faire entre leur rustique table d’hôte, leur gîte bucolique, leur verger, leur potager et leur rustique table d’hôte, la première manœuvrant les fourneaux, la seconde assurant le service et le maraîchage.
Meilleure dînette : Pochana, Paris
Pochana ? En argot thaïlandais, c’est grosso modo tout ce qui nourrit. Et c’est aussi, dans cette confidentielle ruelle pavée à deux plats de Répu’, l’échoppe de poche de May Matawee Li et Remi Jominet, où l’une mitonne les petits secrets de sa cuisine familiale thaïe aux influences chinoises, tandis que l’autre se charge de les arroser de vins très fins.
Meilleur esprit d’équipe : Auberge de Bellevie, Grozon
Plus belle l’auberge ! Tel est le flamboyant programme de Zoé Boinet, qui a longtemps arrosé l’Auberge de Chassignolles avant de poser ses santiags en terre jurassienne, guidée par son Étoile du Berger – du nom de l’ancienne maison d’hôte aux vieilles pierres qu’elle a rhabillée de touches qui font mouche. Et où, d’une énergie pailletée, la tenancière cajole son monde comme dans sa propre salle à manger.
Meilleure pâtissière : Fanny Payre – Fadoli, Montreuil
Telle Payre, tel kif ! Partie planter ses choux dans une échoppe bien à elle, Fanny Payre n’a rien perdu du tour de main de fada qui fit exploser la fan base de Tapisserie. À dix numéros du Fournil Ephémère de ses complices Thibault Dellessard et Emmanuelle Delessard-Gasnier, la pâtissière défourne viennoiseries bien beurrées et créas salées tout aussi lustrées.
Meilleur caviste : Aaron Ayscough – La Cave du Centre, Chagny
L’infatigable Aaron Ayscough, non content d’avoir fait de son blog vinicool Not Drinking Poison une référence américaine, publié une bible de 440 pages en la matière et importé des quilles d’Europe de l’Est, a encore fait des siennes. Et ouvert à Chagny, petite bourgade à 15 minutes de Beaune, une cave à boire et à manger… tout simplement canon !
Meilleure chambre de style : Trama en Perche, Mortagne-au-Perche
Après avoir mis le couvert dans la capitale (Café Trama, Tram), Marion Trama et Paul Hayat jouent désormais les logeurs dans une région sur toutes les bouches : le Perche ! Pour terrain de jeu, une bâtisse du XVIIIe au charme préservé, retapée par les bons soins de l’archi d’intérieur Marie Carmarans, criblée de jolis détails et petites attentions.
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