Pour casser la croûte (mais pas n’importe laquelle)
Du genre premier·ère de la classe ? Ancien médaillé d’or du championnat du monde de pâté en croûte, Yohan Lastre cultive lard de recevoir dans sa boutique à deux encablures du Champ-de-Mars, où l’on retrouve la fameuse première marche du podium : un pâté de compétition au canard, au foie gras et à la pistache. Bien parti·e pour un apéro sans fausse note !
· Lastre Sans Apostrophe – 188, rue de Grenelle, Paris 7
Petrossian soirée lancement
© Adèle Boterf
Pour enfiler des perles iodées
Il y a ceux qui vendent du caviar. Et il y a Petrossian, qui le cajole, le glorifie, le chante, l’enlumine… Depuis plus de cent ans, dans son écrin de bois bleu, la boutique historique du 7e parisien ravitaille les amateur·rices de dînettes chics avec cinq variétés de perles noires, dont le fameux beluga.
· Petrossian – 18, boulevard de la Tour-Maubourg, Paris 7e
Pour fumer vos invité·es
À un plouf glacé de l’océan, ça fume à froid et au bois de hêtre au rythme de la pêche locale : poulpe breton pêché au casier, mulet noir, dorade, maigre nature ou au thym, bar du bassin d’Arcachon, truite arc-en-ciel du lac de Montbel… Du genre à mettre votre grain de sel partout ? Ça tombe bien : celui d’Éloi Keller sur l’île de Ré, utilisé pour les salaisons, est aussi dispo à emporter en version délicatement fumée.
· Fumette – 13, avenue du Grand-Crohot, Lège-Cap-Ferret
Pour ne pas ramer à haute marée
Alors que la capitale s’est progressivement vidée de ses poissonneries, Vent et Marée fait office de phare dans la nuit. Ici, rien que de la bonne (pêche) : poissons, coquillages et crustacés sont savamment sélectionnés par Sylvain Dey, lequel prépare aussi un délicat tarama maison aux œufs de cabillaud et corail d’oursin. C’est certain, vous ne serez pas à court d’iodélices…
· Vent et Marée – 100, rue de Meaux, Paris 19e
Pour des agrumes qui font saliver
Les assidu·es de l’acidulé l’adulent : Laurent Boughaba, petit-fils d’arboriculteur, bichonne 250 variétés d’agrumes dans son verger marocain, qu’il rapatrie ensuite dans sa boutique parisienne spécialisée dans l’hespéride sous toutes ses écorces. Où dénicher des limonettes de Marrakech, des tangelolos (mariage de la mandarine de Tanger et du pomélo) ou des cédrats corses, mais aussi du citron caviar Faustrime qui fera mouche sur votre plateau de fruits de mer.
· L’Agrumiste – 82, rue de Sèvres, Paris 7e
Maison Barale
© Maison Barale
Pour des convives bien farcis
À un jet d’eau amidonnée de la cathédrale de Nice, l’illustre Maison Barale envoie des petites ravioles dodues à la pâte fine et souple. Et en exclu festive, des spécimens à la crème de truffe, aux girolles et au butternut, ou encore aux saint-jacques accompagnées d’un fumet de coquillages crémé.
· Maison Barale – 7, rue Sainte-Réparate, Nice
Pour une volaille de haut vol
En pleine rue Mouffetard, Victor Seguineau et Elena Araoz se sont donné pour mission de redorer le blason de la volaille dominicale. Dans leur échoppe rétrocool, l’objet de toutes les convoitises est une belle bête landaise de 105 jours des Frères Poulet, mais pas que ! Pour les fêtes, le chapon et la pintade entrent en scène, avec une farce au foie gras, pain d’épices, figues et porto. Reste à savoir qui coupera la pièce maîtresse…
· Rôtisserie Segar – 111, rue Mouffetard, Paris 5e
Pour une bidoche tout juste posh
Quitte à servir de la viande, autant la choper à la boucherie Viande Viande. Ici, les carcasses sont désossées sur place puis maturées au fond de la boutique, deux mois minimum pour les plus belles pièces : bœuf Limousine du Domaine Coiffard, porc Prince Noir de la Ferme La Bruyère, volailles de Challans élevées en plein air par Thomas et fils…
· Viande Viande – 206, rue Saint-Martin, Paris 3e
Pour arrêter de nipponiaiser
Il y a des années où l’on a envie d’envoyer bouler les traditions… Désolé mémé, mais pour ce réveillon, on regardera le jour se coucher au pays du Soleil Levant ! Et pour s’approvisionner comme il se doit, direction l’épicerie Irasshai, à côté du Louvre, qui exhibe plus de 1 000 produits, dont un linéaire entier de sauces soja, ponzu et autres marinades ; une vingtaine de références d’algues ; du riz en sachet et en vrac ; une foultitude de condiments (miso, gomasio…) ; ou encore une flopée de vinaigres et huiles de sésame.
· Irasshai – 40, rue du Louvre, Paris 1er
Pour un tour (de moulin) bien mérité
Tonton a encore prévu de vous faire la leçon ? Faites-lui monter le poivre au nez avec les trésors déballés par le globe-croqueur Olivier Derenne dans son échoppe aux abords du Palais-Royal : poivres sauvages Voatsiperifery et rouge cacao de Madagascar, blanc entier de Phú Quoc au Vietnam, vert-noir bio du plateau des Bolovens au Laos, très rare cambodgien Birdy…
· Nishikidôri – 6, rue Villédo, Paris 1er
Pour saucer sans tromper…
Dans les boulangeries nord-parisiennes de Julien Cantenot, les sacs de T65 entassés côtoient les becs agglutinés le long du présentoir vitré… À embarquer sans traîner pour faire croustiller un réveillonnant dîner, les pains historiques de la maison, déclinés en farine de riz-sarrasin, petit épeautre ou méteil – farines de blé T80 et seigle T170.
· Atelier P1 – 157, rue Marcadet, Paris 18e / 41 bis, rue Hoche, Pantin
… et pour tartiner toujours du bon côté
Qui dit pain, dit beurre, et qui dit beurre, dit… Bordier ! Que les vendeur·ses de Saint-Malo calibrent et tapent à la demande sur le comptoir, à l’ancienne – et donc forcément demi-sel. Mais on aurait tort de négliger les versions aromatisées aux algues, yuzu, piment d’Espelette, ail des ours et poivre de Kampot ou encore vanille de Madagascar, détonant sur les crustacés !
· La Maison du Beurre Bordier – 9, rue de l’Orme, Saint-Malo
Pour une coquetterie fromagère
Affiné dans le secret des caves de la maison familiale, le maître ès pue-bon Philippe Alléosse a de quoi en faire tout un plateau de fromages : fondant brillat-savarin piqueté (ou non) de pistaches ; Aisy recouvert de cendres de sarments de vigne ; rare robiola piémontaise (au lait de vache) dopée à la truffe… sans oublier le Mystère d’Alléosse, une base de fourme d’Ambert agrémentée de raisins secs, de noix et d’un ingrédient… mystère, forcément.
· Alléosse – 13, rue Poncelet, Paris 17e
Pour une salade qui n’en raconte pas
« Terroirs », pour les intimes, c’est une tribu parisienne d’artisan·es et de commerçant·es aux produits de première bourre, où se fournissent gourmets avisés, chef·fes exigeant·es et touristes bien renseigné·es. Du côté du primeur-épicerie, on y aligne croquantes castelfranco, trévise et puntarelle, à arroser, pourquoi pas, d’une huile d’olive Profil Grec et de quelques gouttes du précieux flacon de colatura (sauce aux anchois de Cetara) pour une salade ambiance César tout sauf barbare.
· Terroirs d’avenir – 7, rue du Nil, Paris 2e
Pour briller en société
En quête d’un trésor d’huile d’olive extra-vierge pour illuminer le carpaccio de saint-jacques, dorer la volaille et lustrer la salade ? Celle du Domaine Les Perpetus assemblant les variétés endémiques Aglandau et Bouteillan se laisse dénicher aux Commissions, véritable caverne d’Alhuile Baba à Lourmarin, parmi d’autres pépites de garde-manger impeccablement sourcées.
· Les Commissions – rue du Temple, Lourmarin
Panettone Mado
© Boulangerie Mado
Pour en briocher un coin
Madonna! Depuis que la Lyonnaise Charlotte Coing et le Lombard Jacopo Bertola ont posé leurs miches à la Guillotière, les fournils du quartier ont du souci à se faire… Car dans cette boulangerie italo-cocorico, le painpant binôme ne propose rien que du local et du bio, le tout à base de levain naturel – à l’instar du sensationnel panettone, dopé aux fruits secs et confits d’Italie.
· Mado – 26, rue de la Thibaudière, Lyon 7e
Pour ne jamais s’arrêter de bûcher
Partie planter ses choux dans une échoppe bien à elle à Montreuil, Fanny Payre (ex-Tapisserie) propose toute l’année un croissant rondement beurré, un pain au choco Xoco, une brioche truffée d’une compotée de saison… et surtout, pour les fêtes, une fraîchissime bûche au poivre de Jamaïque, crémeux citron, mousse au gingembre frais et citron caviar.
· Fadoli – 21, rue de l’Église, Montreuil
Mille-Feuille - Vent de Vanille
© Vent de Vanille
Pour un millefeuille qui balance la crème
Sur le comptoir dinardais de Vent de Vanille, les armoires à glaces (au lait de vaches bretonnes) et épices (Roellinger) font face à d’affriolants millefeuilles à la vanille de Madagascar gentiment chalumeautés. Et que dire des bûches en édition limitée : glacée à la pistache de Sicile, noisette de France et praliné à l’ancienne ; à base de chocolat de Jamaïque en mousse, chair de poire et muscovado ; ou encore aux marmelades de clémentines et citrons corses, poivre Timut et biscuit croustillant…
· Vent de Vanille – 3 bis, boulevard Wilson, Dinard
Pour un chocolat carré
Chez Matéo Cosnefroy, pas de promesses en l’air : on trace le produit « de la racine du cacao au carré de chocolat », assure le patron de Racine Carrée à Saint-Jeannet. Résultat ? Une douzaine de tablettes puristes, comme ce Puru Puru noir aux notes de pain grillé et cacahuètes, ou ce Saint Martin au lait végétal de majambo – un cousin du cacao à la saveur vanillée et amandée, qui ravira même les becs les moins sucrés.
· Racine Carrée – 45, rue du Château, Saint-Jeannet
Pour se laisser infuser par l’art du Gong Fu Tcha
À deux pas de porte du Yam’Tcha d’Adeline Grattard, Chi Wah Chan solennise le service du thé dans la plus pure tradition chinoise à travers la cérémonie du gong fu cha. Mais Mister C propose aussi à emporter une dizaine de variétés glanées auprès de producteur·rices vertueux·ses, dont le thé chinois wuyi Orchidée de Roche, introuvable ailleurs. 3, 2, 1, digérez !
· Boutique Yam’Tcha – 4, rue Sauval, Paris 1er




