Aujourd’hui, infiltrez l’univers psyché d’Uchronia, collectif fondé par l’archi Julien Sebban, qui a imaginé certains des spots les plus trippants de Paname – du repaire mexicano Coyo Taco à l’izakaya Onii-San, en passant par le sciant restaurant Forest, planqué dans le Musée d’Art moderne de Paris.
Votre métier, en deux mots ?
Je dirais que le terme « créateur-solutionneur » correspond bien à ma vision du métier d’architecte. Chez Uchronia, nos domaines de création touchent à l’espace, au mobilier, à la mode… Ce côté pluridisciplinaire, on le doit à notre façon de considérer chaque projet comme une entité propre, une solution à un problème.
L’aspect de votre taf que vous préférez ?
Quand j’imagine un restaurant, j’aime beaucoup échanger avec le chef. C’est une phase dont on ne parle pas assez, je trouve, malgré le rôle essentiel qu’elle joue dans la création du lieu, tant dans son aspect esthétique que pratique : comment optimiser l’espace pour les allées et venues des serveurs, comment donner à voir l’univers culinaire à travers des éléments décoratifs… Autant de problématiques auxquelles on tente d’apporter des réponses concrètes.
Le moment le plus dément de votre (jeune) carrière ?
Le jour où, face à des studios d’archi que j’admire, on a décroché l’appel d’offre pour travailler sur Forest – du gros œuvre à la céramique, en passant par les petites cuillères… Le groupe Moma avait une totale confiance en nous sur ce projet !
Le petit détail qui claque, chez Forest ?
Le jeu de miroirs dans les toilettes ! L’idée était de les rendre ultra-instagrammables.
L’artiste qui vous inspire ?
J’ai beaucoup d’influences, mais le premier nom qui me vient à l’esprit, c’est celui du designer Ettore Sottsass. Je suis particulièrement sensible au travail des designers italiens des années 60, à la façon dont ils traitaient la couleur, la matière… À vrai dire, mes inspirations sont assez larges : il y a l’art plastique, la mode, le design d’objet bien sûr, mais aussi des choses totalement déconnectées de ces milieux. Pendant la conception de Forest, par exemple, notre mood board contenait la photo d’une maison de John Lautner, celle d’un bunker à Berlin et une autre de The Picklery, un bar à vins et fermentations à Londres.
Et la ville qui vous stimule le plus ?
Avant de commencer mes études à l’Architectural Association School of Architecture de Londres, j’ai posé mes valises à New York, Buenos Aires, et backpacké à travers l’Australie, entre deux petits jobs. De ces expériences à l’étranger, c’est Londres qui m’a le plus marqué d’un point de vue culinaire, architectural et multiculturel. L’état d’esprit y est incroyablement novateur, c’est d’ailleurs en y étudiant que l’idée de créer Uchronia est née. Mon assurance et mon audace créative, je les dois à cette énergie anglo-saxonne.
Forest
Musée d’Art moderne de Paris
11, av. du Président-Wilson
75016 Paris