On nous assène le besoin d’un « réarmement démographique », mais on n’a pas suffisamment de crèches ; on nous enjoint à être performant·es au travail, comme si on n’avait pas de vie familiale débordant sur tout le reste ; on glorifie le bien-manger, mais on n’a pas de cours de cuisine à l’école. Encore trop souvent cantonnées à l’intime, quand elles ne sont pas carrément exclues des « vraies » discussions de société, les questions de parentalité (et de l’enfance qui va avec) traversent pourtant tous les champs du vivre-ensemble : la politique, l’économie, l’écologie, les évidentes discriminations de genre, les réflexions de classe. Et s’imposent comme l’un des sujets intersectionnels de notre époque.
Hésiter à nourrir sa progéniture quand on est soi-même à table, rendre son tablier pour mieux la voir grandir, devoir réinventer nos dîners comme nos amitiés… L’arrivée d’enfants dans nos vies, de près ou de loin, nous regarde. Même lorsqu’on n’en a pas envie, mais parce qu’ils font simplement partie de la société. Avec eux, on réapprend que la cuisine, ce n’est pas que manger : c’est explorer, goûter, transmettre, questionner, s’exprimer, kiffer… C’est partager, et pas qu’avec ses compagnon·nes de tablée de plus d’un mètre vingt, mais aussi avec les Maurice qui poussent le bouchon et les indomptables Matilda, les hauts comme trois pommes ou comme un bon cardon. Sans ça, bonjour l’entre-soi ! Au Fooding, désormais, le fruit de nos grailles, c’est (aussi) pour la marmaille. Question d’inclusivité, et parce qu’on est persuadé·es que l’enfance, l’éducation et la parentalité sont des responsabilités à partager. Que ces questions nous concernent toutes et tous, daron·nes ou pas.
Dès aujourd’hui, le Fooding propose ainsi une nouvelle rubrique aux parents motivés ou éreintés, aux mamans solo et aux papas gagas, aux tribus recomposées et aux familles qu’on se crée, aux cool kids et aux tornades en herbe, mais aussi à tous les autres. Dans la rubrique Kids, il y aura des articles pour parler parentalité et restauration, des recettes de (mini-)chef·fes, des adresses avec menu enfant, et même des événements pour petit·es et grand·es. Le tout avec ce pas de côté qui caractérise notre guide – joyeux, sans filtre ni retouches, sans complexes mais avec tout ce qui fait la spontanéité de la jeunesse, entre galère et beauté des liens dans toute leur authenticité. Pour que le goût de leur époque soit aussi bon que le nôtre !