Leurs restos préférés

Les restos préf’ de Mélissa Laveaux

Vous avez au moins un point commun avec le gratin du chaud business : le goût des bonnes adresses. Chaque semaine, le Fooding passe sur le gril la crème de la crème des icônes modernes, pour qu’ils et elles nous confient leurs plans préférés partout dans le monde.

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  • par
    Julie Zane
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© Adeline Rapon

Donner de la voix pour représenter les minorités racisées ? C’est ce qui chante à l’artiste franco-canadienne Mélissa Laveaux, dont les origines haïtiennes chéries résonnent autant dans ses sons que dans son appétit.

La dernière claque culinaire ?

J’ai passé six semaines à voyager à travers l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Lesotho et le Botswana. J’ai globalement aimé ce que j’y ai mangé, mais je n’ai pas pu aller dans les adresses plus tradis, qui se trouvent dans des townships soi-disant trop dangereux. Mon meilleur plat ? Dans les monts Matobo, au Zimbabwe, où j’ai passé un week-end avec des grands-mères locales. Ces matriarches sont aussi artistes plasticiennes, parfois chanteuses, et passent un temps impressionnant à cuisiner des repas ultra-élaborés. Un soir où on campait à la belle étoile, elles m’ont préparé un poulet au feu de bois, avec des feuilles de black-jack (herbe aiguille, ndlr) et du pap, un fufu à base de maïs. C’était tellement frais, tellement goûtu, alors qu’il n’y avait pas grand-chose, si ce n’est des ingrédients de qualité et une technique monstre. Et puis, c’était très méditatif de cuisiner autour du feu pendant que chacune racontait son histoire…

La recette pour épater au dîner ?

Pour en mettre plein la vue, je cuisine des pâtes fraîches achetées à Crème, avec une sauce chorizo, cidre, coco et paprika fumé. J’y ajoute quelques légumes, comme des épinards ou des feuilles de pissenlit, et des pois chiches.

La bande son pour cuisiner des plats canons ?

En ce moment j’écoute Doechii. J’adore ses morceaux vénères comme « Crazy » ou « Yucky Blucky Fruitcake », et son dernier album Alligator Bites Never Heal est vraiment magnifique. Si je cuisine un dessert pour quelqu’un que j’aime beaucoup, c’est plutôt Moses Sumney et des morceaux comme « Gold Coast » ou « Make Out in My Car », mais aussi « Adjacent Heart » de Obongjayar ou même « Wildflowers » de Nao.

Le spot avec la meilleure playlist ?

Chez Les Deux Amis, à Paris. On peut y entendre du hip-hop nineties, de la salsa et d’autres trucs qui mettent bien. Le Dirty Lemon a aussi une excellente playlist et de très bonnes DJs aux manettes de ses soirées.

Sur le feu en ce moment ?

Je suis en train d’écrire mon cinquième disque, et je vais tenter d’enchaîner directement avec l’enregistrement. À partir de février, je serai en résidence à la Nouvelle-Orléans pour écrire un autre album sur Zora Neale Hurston, qui va incorporer le travail cinématographique de Caroline Déodat inspiré de Maya Deren. Ces deux artistes étaient fascinées par Haïti, le vaudou et les danses en transe… Et puis, j’ai envie de publier un fanzine de recettes de rhums arrangés : j’en imagine beaucoup trop pour ne pas les écrire pour de bon !

 

Ses restaurants préférés :

Kamuy, Montréal : « Je m’y rends quand je vais au Festival International de jazz de Montréal. C’est un restaurant haïtien et pancaribéen. Mes plats préférés sont le lambi, un coquillage cuit dans du lait de coco et des épices, et le lalo, un ragoût de feuilles sauvages avec du crabe et des fruits de mer, qui se mange avec du diri ak djondjon, un riz aux champignons noirs séchés. »

Taitu, Paris 9e : « J’ai essayé plusieurs restaurants éthiopiens à Paris, mais ce n’est jamais aussi bon et chaleureux que dans celui-ci. Je prends la même entrée et le même plat depuis quinze ans : de l’azifa, une crème de lentilles vertes très aillée ; et des lamb tibs, une grillade d’agneau au romarin et au beurre clarifié ; avec un baklava chaud au miel et aux arachides, à savourer avec un café éthiopien grillé aux épices et à l’encens. Et si vous êtes gentil, ils vous donnent un petit échantillon d’encens noir maison. »

Dirty Lemon, Paris 11e : « C’est un bar à cocktails redoutable. L’ambiance est là, mais on peut aussi se blottir dans un coin et siroter un verre en faisant des câlins à son crush. Tout est bon dans le menu, mais j’adore les frites à l’épaule d’agneau qui me rappellent la poutine canadienne. Ruba est une excellente cheffe ! Et trop sympa, elle passe toujours faire un coucou à ses clients. C’est aussi le seul endroit à Paris où manger un très bon ice cream sandwich en mode gourmet. Encore un truc du Canada qui me manque… »

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Le Fooding est un guide indépendant de restaurants, chambres, bars, caves et commerces qui font et défont le « goût de l’époque » en France et en Belgique. Mais pas que ! C’est aussi un magazine où food et société s’installent à la même table, des événements gastronokifs, une agence événementielle, consulting et contenus qui a plus d’un tour dans son sac de courses…

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