Cheffes de bande

Capitaine cheffe

La cheffe Belgo-Ougandaise, Olive Davoux, est au gouvernail de Sur Mer. Cambuse agitée où elle envoie des assiettes iodées qui dépotent, en continuant de gérer sa vie de jeune maman – et tout ça sans gonfler les muscles !

  • Date de publication
  • par
    Iris Brey
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© Matthieu Jauniau-Dallier

Pour toi, c’est quoi la cuisine inclusive ?
C’est une cuisine ouverte aux différents sexes, aux différentes cultures et aux différents handicaps.

En France, on a peu de représentation de cheffes d’origine africaine dans les cuisines ou dans les médias : est-ce que parler de la couleur de ta peau, c’est important aujourd’hui pour toi ?
La couleur de ma peau n’a rien à voir avec mon métier ou la gestion d’un restaurant. Elle parlera peut-être pour influencer ou encourager ma créativité, mais je parlerai plus d’un lieu d’origine, d’une expérience et de rencontres, plutôt que d’une couleur. Mon pays de naissance, c’est l’Ouganda, mais cela ne veut pas forcément dire que je vais faire des plats de là-bas. La cuisine, c’est une expression ouverte – peu importe les origines.

Tu as récemment eu un enfant, est-ce qu’il existe une solidarité entre les cheffes qui sont mères ?
Ce qui m’a le plus inspiré, c’est de voir d’autres femmes cheffes de cuisine, cheffes de salle, etc. gérer leur quotidien de mère tout en travaillant très dur. Cela m’a rassuré et permis de savoir que je pouvais, moi aussi, avoir des enfants malgré les horaires et l’énergie que requérait mon travail. D’ailleurs, quand une très bonne amie te dit, « nous sommes femmes et nous pouvons tout accomplir », c’est déjà, selon moi, une forme de solidarité.

Est-ce que tu subis des discriminations en tant que femme cheffe ?
Je ne me sens pas discriminée dans mon propre restaurant mais pour en arriver là, le chemin a été long. Et il faut bien reconnaître que le stéréotype du chef français qui fait des blagues mal placées est parfois une étape à franchir. Quand un client fait une remarque sexiste, je suis d’ailleurs souvent la seule dans mon équipe à le remarquer. Quand des fournisseurs m’approchent et qu’ils disent « le gérant du restaurant » plutôt que « la gérante », j’ai envie de les reprendre. Et il y a bien d’autres exemples… C’est comme « cheffe » ou « entrepreneuse », j’ai envie de féminiser ces noms. Mais heureusement, les femmes savent ce qu’elles veulent et n’attendent pas que quelqu’un leur donne ce dont elles ont besoin, elles le gagnent !

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