Un brin coincé dans son estamignon marin de la rue de Lancry où n’embarquait qu’une vingtaine de convives, Olive Davoux a pris le large. Tout en conservant son premier havre, la voilà installée à un coup de chalut, passant le cap des 40 couverts, dans deux salles proprettes (murs crème et carrelage black and white), bien rivée à sa timonerie qui domine l’une des deux pièces. Baromètre bloqué sur 1015 hectopascals, elle y va, tout iode dehors, de ses saint-jacques de plongée malouines, maquereau de Saint-Jean-de-Luz, coques de Blainville et huîtres d’Utah Beach en Normandie. Et loin de louvoyer à vue, ce midi-là, elle filait plein vent : cromesquis exquis de poissons blancs à la pâte aérienne et croquante, satellisés par un condiment aigre-doux à la poire et fenugrec ; limpide pavé de saint-pierre à la peau caramélisée jouant sur les textures, purée de panais, topinambour, feuilles de moutarde, et diabolique sauce de haricots noirs fermentés, dans un sublime dialogue question-réponse avec le poisson ; et sympatoche crème de citron, pamplemousse, noisettes et huile de romarin, histoire de jeter l’ancre. // Adrien Nouviaire
POUR LA SOIF ? Du sans intrant parfois (très) expérimental : riesling de Beck-Hartweg (9,50 € le verre), rouge ludique Libre du roussillonnais Matin Calme, assemblage de six cépages, communiquant sans problème avec l’iode (8,50 €), beaujolais de Dufaitre (32 € la quille) et savoie Tonnerre de Grès de Curtet, un assemblage jacquère-altesse (52 €)…
LES PRIX : petites assiettes 5-10 € (en continu), assiettes 14,50 à 29,50 €, fromages 8 €, desserts 7,50 €.
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