Calée sur les moelleux coussins de Lafayette Anticipations (Paris 4e), une jolie bande de curieux·ses a assisté à la première rencontre d’une série de discussions remue-méninges en public instiguée par le Fooding. Au centre de l’agora, l’injonction « on ne parle pas de politique à table ! », sur les bouches de toutes les familles qui aspirent à la sérénité au moment du café.

Par crainte de rejouer la scène de Festen, le repas des Français·es, pourtant adeptes du débat et de la manifestation, devrait ainsi être exempt de ces causeries potentiellement fertiles. Mais pourquoi la table est-elle si politique ? Et comment en faire un lieu de contestations ?

Pour se mettre en jambe et en bouche, Elisabeth Debourse, rédactrice en chef du Fooding, Diana Prak, sa directrice de la communication, et Adéola Desnoyers de Marbaix-Bordé, journaliste, ont commencé par mettre les pieds dans le plat, rappelant, entre autres, que manger, c’est voter trois fois par jour…

Après quoi, puisque l’appétit vient en échangeant, les chanceux·ses présent·es ont pu bécoter d’alléchantes assiettes sri-lankaises fricotées par les chefs Minod Withana (La Joie) et Thomas Coupeau (Pluto), escortées de vins fort vivants sélectionnés par Nathan Ratapu (Rerenga Wines).

Puis c’est attablé·es, micro ou fourchette au poing, que Florent Ciccoli (derrière le Café du Coin, Recoin, Jones, L’Orillon et La Joie), Mahaut Le Lagadec (fondatrice du Café Enez) et Alice Béja (chercheuse et enseignante à Sciences Po Lille) ont discuté de la salle à manger et du restaurant comme lieux d’engagement plutôt que de frustrations. Et ce soir-là, pas de langues de bois !