Il y a un siècle, les rues portuaires de la ville du poiscaille en boite résonnaient de la colère de ses sardinières, leur grève historique marquant d’une pierre blanche l’histoire féministe et ouvrière. C’est peut-être ce parfum de révolte et d’entraide qui a poussé la cheffe Mahaut Le Lagadec (passée par Bonne Aventure à Saint-Ouen et Les Sardines à la Plage à Lancieux) à investir l’ancien Poullig, face aux mythiques Halles, pour y installer son Café Enez de quartier. Où, dès le matin, les rockeur·ses mal réveillé·es et locavores aux paniers pleins rameutent sur la terrasse de cette place enjouée et commandent kawa de la torréfaction Sable sur la Presqu’île de Crozon, charcut’ locale (andouille fumée classique ou séchée de la Maison Rivalan-Quidu, terrine de cochon maison par l’artisan charcutier du coin…), fromages sourcés, moules de l’Atlantique et huîtres de Loctudy en direct de la Poissonnerie du Port à quelques encablures, légumes bio du marché, œufs au plat herbacés et petites assiettes plus enlevées – comme ce dashi glacé semé de petits pois, fraises et huile de feuilles de figuier, ou cet estival micmac de tomates, concombre, fleur d’agastache et de sureau. À l’évidence, ce nouveau Finistère-là n’a rien d’amer. // Suzy Dalleuze
POUR LA SOIF ? Du nature et du natif à prix mignon : melon de bourgogne Gobiidae du domaine breton Tizh (4 € le verre) ou rouge cahorsin Imbibez-vous ! de Fabien Jouves (20 € la quille). Ça mousse (bière Plijadur à 6 € les 50 cl) et ça bulle (cidre Des Bouteilles à l’Amère à 3 € le verre) aussi… Sinon, kombucha finistérien (4 € les 25 cl) ou limo et cola de la limonaderie artisanale Dour An Doueez (3 € les 33 cl).
LES PRIX : assiettes 3-10 € (salé) et 2,50 à 6 € (sucré).
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