Du Blue Monday à la déprime du dimanche soir, l’hypercentre a aboli tous les jours noirs (sauf le jeudi) depuis que Beijingya tient office dans l’ombre de l’église Sainte-Cath’. Passé le chef Wu Yin Kuen derrière sa devanture embuée où pendent des canards laqués, sept estomacs chagrins s’installèrent cette fois-là devant leurs sets de table en papier Actiris, bientôt masqués par une foultitude de mets hongkongais, et plus généralement panasiatiques, qui déboulent au rythme de la cuisine : indécentes ailes de poulet frites, farcies de haché de porc et vermicelles ; lubriques langues de canard sautées au piment ; grassouillettes pattes de poulet à la sauce de haricots noirs sirupeuse ; croustimoelleux gâteaux de radis blanc ; tofu soyeux aux œufs de cent ans lubrifié à l’huile pimentée ; honorable canard « à la pékinoise » servi avec crêpes de blé translucides, sauce hoisin, jeunes oignons et concombre ; bouillante cocotte d’aubergines confites et de haché de bœuf ; intenses tripes aux épices ; liserons d’eau sautés à l’ail pour la bonne conscience ; avant de cracras beignets de banane. Le paradis ? La première à droite après la rue Melsens. // Rosa Poulsard
POUR LA SOIF ? De la Jup’ (3 € les 33 cl) ou de la Tsingtao (4 €) pour les mousses, des softs comme partout ailleurs (2,50 à 3,50 €) et du thé au jasmin (3 €).
LES PRIX : entrées 6-12 €, plats 13-18 €, rôtisserie 15-19 €, cocottes 14,50 à 19 €, desserts 3-10 €.
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