Que d’émois passé la façade bleu roi, puis installé dans ce mouchoir de poche nippo-danois qui a oublié d’avoir froid… D’abord, celui d’y trouver Magalie Ossip Verbaet, seule en scène après ses aventures à Tapta et Ossip époque Berchem. Ensuite, d’expérimenter sa performance intimiste, pour une douzaine de convives à tout casser. Comme une table d’hôte poético-joyeuse, où les petites assiettes se comptent (presque) sur les doigts d’une main : délicat flétan mariné-fumé et poire nashi empétalés de chicon ; inattendue galette de sarrasin emballant de l’effiloché de canard, cuit à la perfection, avec kaki, chou râpé et jus de la même volaille et crevettes grises ; re-galette, pliée et bien toastée, cette fois simplement tapissée de fromage local et champis sautés ; salade de saison empilant radicchio, coing, potiron et oignons, le tout asticoté par un jus réduit ; jouissif poulpe rôti à la colle avec un os à moelle et de la gremolata ; avant, en originale sucrerie, une île flottante à base de tofu soyeux coco, crème anglaise et meringue émiettée. En partant, on présente ses hommages à l’artiste franco-russe Ossip Zadkine, encadré sur une photo en noir et blanc, qui a été bien inspiré de prêter son prénom à une telle cheffe-d’œuvre… // Rosa Poulsard
POUR LA SOIF ? Tout ce qui est petit est canon ! Magalie ponctionne sa superbe cave, héritée de sa première affaire, au goutte-à-goutte… et ça nous goûte. À commencer par ce Trousseau de Messagelin (2015 !) signé Étienne Thiebaud (79 € la bouteille), dûment descendu, et ce riesling vom roten Schiefer (même année) de Clemens Busch (49 €).
LES PRIX : assiettes 10-23 €.
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