Shazam ! Pour réenchanter cette ambassade du fricot bourgeois, Jean-Félix Frichot (anciennement au Perchoir) et Grégory Reibenberg (également derrière La Belle Équipe, Basique, Scaria et Les Rêveuses) ont joué un sacré trou de passe-passe. Exit la moquette violine et le brise-bise, bonjour le comptoir carrelé, les tables à moitié dénappées et la vue grand angle sur la cuisine de Sarah Chougnet-Strudel – également aux commandes de Regain à Marseille. L’autre soir, la brillante cuisinière remettait l’aristograille sur toutes les lèvres : gâteau de foies de volaille aérien, gouaché de sauce aux anchois et chili oil au chipotle ; langue de bœuf taillée en dentelle sur des poireaux grillés au binchotan, plus gribiche et beauté de yuzu curd ; canard exquis décliné en triptyque – d’abord des mezzelune (pâtes en demi-lunes farcies) aux abats sillonnant un bouillon parfumé de mélisse et coriandre, puis une fine crêpe de maïs retroussée sur des bandes de peau frite et un vif chutney pomme-poire et piment, pour finir par de tendres lamelles de coffre flanquées de navet mijoté au dashi et de pâte de pomme dans un jus corsé… Ouf ! Et en guise de dessert étendard, une pleine coupe de sorbet pomme-persil et pulpe de pruneau douchée à l’armagnac, qui achève de nous en boucher un sacré coin… de douzième. // Scotty Lard
POUR LA SOIF ? Jean-Félix sample des vins propres, dont un chardonnay muscaté auvergnat Au Pied du Mur signé Les Chemin de l’Arkose (8 € le verre) et un rouge cévenol Mirage du Domaine de Cassagnas (40 € la bouteille), en plus d’une poignée de cocktails honorant son passage au Perchoir – comme ce Dartagnan shakant armagnac, rhum ambré, Aperol, Chartreuse et sirop d’érable (15 €).
LES PRIX : formules et menu 24-29 € (midi en semaine), carte 41-73 € (soir et samedi midi).
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