Trop bien peignée l’adresse de Matthieu Léonard ? C’est vrai qu’avec son décor manucuré – comptoir marbré, îlot central coiffé de luminaires peints de carpes koï, meuble à tiroirs chiné en Pologne… – et sa situation dorée sur tranche, ce lieu angulaire, toujours pris d’assaut, affiche un profil de premier de la classe. Mais ne comptez pas sur nous pour jouer les bully boys. En vrai, la bienveillance est de mise pour cette cantine chic huilée à la burette dont la trame repose sur un principe de pasta fresca ouvragées sur place. Peut-on rendre hommage à la cuisine du pays de Dante sans dire « prego » ? Impossible d’en douter après ce déjeuner en trois temps : vitello simplifié, bien poivré et intelligemment iodé par de la ficoïde glaciale ; pénétrante carbonara souscrit à l’orthodoxie romaine, qui ne redoute pas les notes animales d’un guanciale extraverti ; et tiramisu, pourtant bien imprégné, qui aurait gagné à afficher un mascarpone un rien moins mousseux. Ma, si on ne peut plus pinailler… // Salty Litchi
POUR LA SOIF ? Nourrie, la carte des vins a le bon goût d’éviter la carte postale italienne : côte du Py de Jean Foillard (49 € la bouteille), gamay signé Yvon Métras (63 €) Hurluberlu et Hurluberlu, un cabernet franc ligérien indémodable de Sébastien David (7,40 € le verre)…
LES PRIX : carte 40-54 €.
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