Il fallait au moins un raz-de-marée pour balayer la sulfureuse institution qui précédait… En lieu et place de l’emblématique cantine Nour d’Égypte, v’là Moga ! Une traduction littérale de « la vague » en arabe égyptien pour cette reprise opérée par Hicham Habou Chabana et Ibrahim Nasrallah, qui surfent sur le succès de Mina, leur buvette levantine des hauteurs de la Plaine. Côté déco, rien n’a changé ou presque entre les murs de ce resto dedans-dehors, dont le rooftop aux airs de ponton suffit à se sentir l’âme d’un corsaire. Au rez-de-chaussée, dans sa cuisine ouverte aux quatre vents, la cheffe autodidacte Samia Benazzouz mène la barque pour une croisière sur les rives de la Méditerranée. Ce soir-là, le Grand Moga envoyait un flot de mezzés : lascif fenouil beurré flirtant avec une soubressade grillée et des moules à l’orange ; chastes filets de maquereau blottis contre un ténébreux labné à l’encre de seiche ; traditionnel chou-fleur rôti transfiguré par une chantilly au wasabi ; fermes haricots verts attendris par une suite de lard fumé, kumquat et parmesan. Et, avant d’accoster, une crème aux fruits rouges et citron rehaussée par un amlou au poivre qui donne tout de suite envie de reprendre la mer. // Naomi Bordait
POUR LA SOIF ? Une laconique carte de vins bio – côtes-de-gascogne blanc du Domaine Villa Dria (6 € le verre), syrah rhodanienne du Cros des Calades (27 € la quille) – rattrapée par les bières des brasseries artisanales Zoumaï et Mélusine (7 € les 33 cl), un sirop d’hibiscus maison (3 €) ou du thé vert glacé ChariTea (4,50 €).
LES PRIX : Formule 10-12 € (midi), assiettes 10-14 €.
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