Sans corbeau, ni lettre anonyme, on a spotté la devanture au plumage noir de jais d’une des meilleures winstubs de la ville. Par les odeurs alléchées, on s’alsace les papilles en V.O. dans cette hallucinatoire bonbonnière boisée breughélienne, planquée derrière un vitrail païen en culs de bouteilles, où la chaleur des hôtes nimbe les ramages des habitués comme ceux des étrangers bien rencardés. À becqueter entre viandards sur les tables au touche-touche et dans un brouhaha assourdissant ? Le soir, à la carte, deux morceaux de foie gras maison et gelée de gewurztraminer – bon mais servi en quantité plus proche du néobistrot parigot que de la taverne alsacienne ; impec tête de veau vinaigrette et pommes vapeur ; choucroute, pour le coup pantagruélique, avec saucisse paysanne, lard fumé, lard salé… Le tout servi avec un petit pot de raifort délicieux ; un groin de porc pané pour les audacieux ou un jambonneau bien grillé et pommes de terre sautées bien beurrées ; avant d’entamer une longue digestion avec un Irish Coffee ou un sorbet maison à la quetsche. // Gwen Jacquère
POUR LA SOIF ? De très jolies références sur la carte : pinot blanc 2016 d’Albert Maurer (27 € la bouteille), riesling 2013 du Domaine Binner (52 €), pinot noir Les Roches Rouges 2018 de Bohn (37 €), ou celui d’Ottrot, plus aérien (4,20 € le verre), à piocher parmi des vignerons nature d’un peu partout : Valette, Guillot, Breton, Courtois… Mais le véritable trésor se trouve ailleurs, dans la cave cachée du patron, à laquelle vous aurez peut-être accès après avoir taillé la bavette avec lui, ce qui, année après année, s’avère de plus en plus difficile compte tenu dudit brouhaha et de l’effervescence du lieu.
LES PRIX : menus 18,10 € (midi en semaine), 44,90 € (soir), carte 32,90 à 51,70 € (soir).
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