Dans les cuisines de cette taverne sans âge (poutres XL, carrelage fatigué, murs lambrissés), les pas sveltes de Masahiro Kawai se fondent dans le sillon tracé par Thierry Breton, qui a définitivement quitté la maison. Ancien de chez Camdeborde, le chef japonais poursuit avec appétit le gueuletonnant tour de Gaule à la sauce bistrologique du chef-boulanger, débitant des assiettes brutalistes et complexes, parfois sous des abords simples. La dernière fois : pétulant émietté de tourteau lié d’avocat et céleri à acroquiner de chips au sarrasin ; noble bouillabaisse multi-texturelle avec homard cuit au bouillon, daurade et palourde barbotant dans une soupe safranée parfaitement concentrée à faire rougir un Marseillais ; impeccable aile de raie à la grenobloise sous crible de câpres encerclée de pommes grenailles ; avant une (presque trop) traditionnelle crème brulée à la vanille ou un clafouti aux cerises minimaliste. Au gré des envies et des saisons, on fait aussi ses choux gras de rares ormeaux, pigeon du Poitou ou encore de soubressade. // Ninsu
POUR LA SOIF ? Quelques sommités confortablement mises à l’ombre dans leur cellule voutée : condrieu de Julien Barge (81 € la bouteille), chablis premier cru Montée de Tonnerre de chez Guy Robin (70 €) ou rougeoyant saint-joseph de Bernard Gripa (64 €)…
LES PRIX : formules 40 € (midi) et 48 € (midi et soir).
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