Comme chaque année, revient la folle rumeur du départ à la retraite de Raquel Carena, bonne mère des bistrots et reine des abats. Et comme chaque année, on lâche un soupir de soulagement en poussant la porte de son bistrot, où rien n’a changé depuis 1987 – ni le comptoir en acajou collector, ni le feutre de son mari Philippe accroché au portemanteau, ni les banquettes où se serrent fans intraitables, chef·fe·s en pèlerinage (cette fois-là Jack Bosco de Robert) et touristes avisé·e·s. Ni les plats les plus emblématiques de la carte du soir : indépassable cervelle de veau au beurre citronné ; défrisante fraise de veau aux câpres ; tendre pavé de thon rouge poêlé… À laquelle la formule déj’ n’a rien à envier : langue de veau sans artifice (mais avec sauce ravigote) ; sardines crues, marinées à la coriandre ; effiloché d’agneau en parmentier avec raisins de Corinthe, pignons de pin, et échalotes ; et simple crème vanille cantinière, comme un verre de lait… // Rosa Poulsard
POUR LA SOIF ? Une superbe carte pas frimeuse : blanc ligérien du Clos du Tue Bœuf (7 € le verre) ; chardo jurassien du Domaine Désiré Petit (7,50 €) ; et cabernet franc d’Anjou signé Ménard (48 € la boutanche)…
LES PRIX : menu 23 € (midi en semaine), entrées 12-18 €, plats 23-36 €, dessert 9 €.
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