Mordu de belles quilles, Natale Scaglia fait trembler la ville avec cet ovni culinaire carrelé́, arborant une grande fresque marine, un comptoir filant, quelques tables en terrasse… et surtout, un labo de fermentation ainsi qu’un barbecue ronronnant au binchotan, pour bricoler de petites merveilles derrière le grand comptoir en inox. Lors de notre dernier passage, on y retrouvait une volée de petites assiettes n’ayant rien à envier à certains comptoirs du 10e arrondissement parisien, issues de divins produits du marché, et renouvelées chaque semaine par le chef Arthur Guibert (ex-Les Papilles Insolites à Pau, Elements à Bidart, Epoq et Chéri Bibi à Biarritz), épaulé par Harold Orsoni (formé à Ferrandi et passé par Christophe Hay à Blois et Lucas Carton à Paris)  : langoureux bouillon de volaille émulsionné au champignons préservés, topinambours fumés, condiment aux champignons, noix, raisin, trompettes-de-la-mort et vuletta (joue de porc ultra fondante) ; réconfortant crémeux de céleri rave au beurre de genièvre, crépinette de pigeon farci au pied de veau Abbatucci, feuille de chou vert, jus court et graines de moutardes en pickles… Et pour clore le festin, une électrisante tartelette garnie d’un tartare d’agrumes, crème montée au lemon curd, glace à la clémentine, basilic thaï et zeste de citron vert. // Suzanne Syrah 

POUR LA SOIF ? Une carte liquide en tous points dantesque, alignant des références de vins d’auteurs parfois introuvables sur le continent, aux côtés des plus grandes signatures des vignobles corses, jurassiens, bourguignons, rhodaniens, jusqu’aux cadors des nature transalpins : pur vermentino Fronda di Leccia du Domaine Leccia (8 € le verre), cuvée Antica du Domaine U Stilicccionu (60 € la bouteille), chardonnay jurassien Les Brûlées du Domaine de Saint-Pierre (80 €), champagne brut nature L’Odyssée Pétillante de Romain Hénin (90 €)… 

LES PRIX : assiettes 10-15 €, plats 13-19 €, desserts 10-12 €.