En période inflationniste surgissent les Robin des Bouffes, flattant les palais des riches avec une cuisine du pauvre… Une adresse auto-labellisée cucina povera à 60 € le menu ? Notre PEL faisait les gros yeux à notre appétit, tant l’oxymore semblait gonflé. Passé la porte granny-smith et quelques marches, les effluves s’échappant de l’Atelier Renata (du nom de la grand-mère de la patronne, Erika Blu) laissaient néanmoins deviner un grand dîner italien… Autodidacte romano-vénitienne ayant roulé sa Botte à Marseille (Jogging, Camas-Sutra), la cheffe livre désormais sa food sentimentale dans cet ancien studio d’artiste relooké en salon-salle à manger avec tapis persan, bocaux de sauce, photos de famille, pianos de cuisine et à queue – autour duquel pousser la chansonnette en fin de soirée. L’autre fois, en direct de la table d’hôte : épatant maritozzo (brioche crémeuse) revisité avec chantilly de burrata et stracciatella, coiffé d’un anchois au sel ; palourdes mijotées dans un bouillon tomaté à se taper le nez au fond du bol ; cime di rapa marinées à la clémentine et lovées dans une délicate purée de PDT violettes détendue à la scamorza, le tout adouci par de la fleur d’oranger ; cappelletti maison dans un épais bouillon de poule, d’os à moelle et de parmesan – ou, pour les pescétarien·ne·s, la pasta d’une vie – des tubettini parfaitement al dente, cuits directement dans la sauce de tomates préservées depuis l’été et surmontés de quelques anchois et câpres, le tout enfiévré d’un bon tour de poivre verveine ; et, ce jour-là, excellent millefeuille monté par la pâtissière Alessandra Natelia, ex-Pierre Hermé. // Gwen Jacquère
POUR LA SOIF ? Une dizaine de crus nature transalpins : Lautizio sur les fruits rouges par le domaine ombrien Collecapretta (7 € le verre), rosé vineux Saignée du Sicilien Aldo Viola (53 € la bouteille), blanc vénitien salin Gagà signé Santa Colomba (38 €), pet’ nat’ tridentin de la Cantina Furlani (33 €)…
LES PRIX : menu 60 €.
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