All-in sur Misera ! Depuis son ouverture en août 2022, le food gotha anversois a tout tablé sur ce resto bécébégé – un cube de béton isolé par des voilages du très aseptisé Nieuw Zuid. Et c’est jackpot : le chef éponyme Nicolas fout artistiquement le feu à une gastronomie locale un poil endormie – en veillant tout de même à ne pas tacher de cendres les immaculées tables nappées. La mise ? Un vrai-faux luxe avec ce qu’il faut de charme suranné, que l’on doit à Yasmin Weyn, hôtesse majuscule et chasseuse de trésors brocantesques, à zyeuter entre deux plats casse-tirelire : un fond d’artichaut impressionniste d’abord, farci d’une bombesque salade fraîche de crabe peinte à la crème crue et piquée de gros œufs de poisson ; dans une assiette Villeroy Boch louviéroise vintage, un banc de tronçons de bar nageant dans une vinaigrette au yuzu équilibriste, et ici-et-là du daikon, des bébés courgettes et des œufs de saumon ; avant un obscène mais si bon turbot monté par un homard à la flamme, en plan à trois avec des pointes d’asperges blanches, le tout mauviélisé par un beurre blanc (planquant lui aussi des morceaux de homard) et accompagné d’une purée maxi-beurrée. Notre larfeuille nous remercie d’avoir esquivé le dessert – mais pas la douce madeleine qui vient avec le café. On repart fauché, mais le souvenir en vaut la chandelle. // Sugar Kowalczyk
POUR LA SOIF ? Une cave consensuelle où dénicher tout de même quelques quilles flibustières : chardo’ jurassien Cuvée des Chamoz de Frédéric Lornet (11 € le verre), magique chenin Brézé du Domaine Guiberteau (100 € la bouteille)…
LES PRIX : entrées 36-64 €, plats 65-89 €, à partager 135 € (pour deux), desserts 15-19 €.
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