Une fois grimpé les lacets de Vauxrenard, ni pancarte ni enseigne n’annonce l’Éphémère, guinguette furtive tenue par Gusta van Walsem, légaliste hollandaise qui partage la vie du vigneron Yvon Métras. Le déjeuner face au potager qui nous fournit, on connaît ; à deux pieds de vignes de la terre qui nous abreuve, un peu moins (ou dans la grande salle aux grosses poutres apparentes, crépis aux murs, lorsque la pluie s’incruste au rendez-vous). C’est ainsi que la grande dame, avant de régaler les vendangeur·ses, invite une toque à occuper le jardin de cette bâtisse du Beaujolais – grands pins, toiles tendues, arbre à quilles. Et féministe assumée, Gusta n’invite que des cheffes dans sa cuisine. Après Jessica Ydo, Deborah Blank, Gaëlle Delvaux ou encore Déborah Zago, c’était au tour de Gina Verheij (VRR) et Bloeme Burema (ex-Euro Pizza) d’envoyer, pour la deuxième année consécutive, sur les nappes à carreaux : chevaleresque pâté de porc et noisettes, secoué de cerises acidulées et endives amères ; tranches de poitrine de porc crousti-archi-fondantes, à napper d’une purée de chou rave et d’une sauce chimichurri rafraîchissante ; fondants gnocchis barbotant dans une intelligente sauce de tomates brûlées, câpres et poivrons ; orgasmique nemesis, sorte de compact fondant au chocolat à la texture de fudge, et sa sauce caramel ; mémorable verrine glacée avec puissant granité cerise, profonde glace au laurier, liés à l’huile d’olive. // Pippi Johansson
POUR LA SOIF ? Des jolis canons de copains à prix doux : sylvaner et riesling Mer & Coquillages de Julien Meyer (4 € le verre), gamay de Claire et Fabio Gazeau-Montrasi du Château des Rontets (35 € la bouteille), beaujolais Oh ! signé Les Bertrand (30 €)… Ou sinon, mousse blanche ou blonde de la Brasserie Le Chaudron (4,50 € les 33 cl, 9 € les 75 cl).
LES PRIX : amuse-gueules 2,50 à 4 €, menus 25-30-35 €.
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