Les tables en marbre blanc, les voluptueux hortensias blancs, les cols évidemment blancs, qui ont toutes leurs dents… très blanches. Ainsi coule la vie dans la calme cour intérieure du Crillon, coupée du monde. Loin des vies de chien, on se réjouit, à raison, d’un bon Nonos griffé par le grand Paul Pairet, as des as international, grand chef cathodique, jamais sans sa gapette Mao grise. En escale depuis Shanghai, le cuisinier a goupillé ce gril rusé à la française, beau comme un paquebot grande époque, avec alcôves, bar en marbre et bois de rose signés Tristan Auer. Pour notre déjeuner, banderillés dans une carte foisonnante : un soufflé au vrai gruyère, léger comme un zeppelin, dopé en live par une coulée de lave fromagère en siphon ; un gargantuesque os à moelle méthodiquement grillé, climatisé par un duo ananas-persil ; un onglet de simmental flashé au feu de bois d’enfer d’un four Josper, juteux et joliment maillardisé, accompagné de frites racées et d’une béarnaise siphonnée… On se reprit un soufflé de toute beauté (aux fruits rouges) en dessert, avec un soupçon de vinaigre de xérès, bodygardé par un cinglant sorbet aux fruits rouges. // Renaud Fuego
POUR LA SOIF ? Si vous êtes prêt·e à mettre la main au portefeuille : vermentino provençal Beaume Noir du Clos Sainte Magdeleine (21 € le verre), gevrey-chambertin Vieilles Vignes du Domaine Rossignol-Trapet (31 € – le verre, toujours), collioure blanc Folio par Coume Del Mas (90 € la bouteille)…
LES PRIX : Entrées 6-40 €, plats 28-140 € (côte de bœuf à partager), desserts 12-16 €.
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