Ici, c’est Paris ! Mais le Paris d’il y a cent ans, avec réclames de gnôle, banquettes rouges, globes dépolis et collection de brocs. Dans ce troquet d’angle lumineux et vibrionnant de vie, travailleurs du quartier, touristes et voisins germanopratins se pressent en salle ou en terrasse (l’une des plus belles du coin) pour se régaler d’une réconfortante cuisine bistrotière, envoyée séance tenante par des serveurs en livrée qui n’auraient pas déparé le « Garçon ! » de Claude Sautet. Pour nous, ce midi-là, on la jouait brasserie tradi jusqu’au bout : six beaux escargots de Bourgogne avec la petite pince qui va bien ; impeccable entrecôte aussi persillée que son épaisse noix de beurre, et servie avec d’excellentes pommes-frites allumettes, fines et croustillantes, que l’on trempait sans gêne dans une mayonnaise bien moutardée. Foutu pour foutu, on s’envoyait une géniale crème au chocolat qui, comme l’a proféré notre truculent serveur, “est quand même meilleure qu’une Danette !”. Autres options : poulet rôti et jus de cuisson, bavette d’aloyau à l’échalote, tartare de tomates aux queues d’écrevisses, poireaux mimosa, ravioles du Dauphiné crémées, confit de canard rôti ou profiteroles au chocolat… Ah, le passé, c’est plus ce que c’était ! // Albert Gredinbar
POUR LA SOIF ? Des petites quilles bien choisies : saint-amour de la famille Bataillard (7,50 € le verre), beau bourgogne-passe-tout-grains bio de chez Hubert Lignier (49 € la bouteille), ainsi que quelques grands crus, comme un saint-julien du Château Talbot (195 €) ou un pouilly-fuissé du Domaine Guillot-Broux (125 €).
LES PRIX : carte 41-68 €.
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