Passé le banc d’anguilles d’Eels, Thibault Sizun succombe aux sirènes des bistrots rétro et prénoms désuets chez Janine, en lieu et place d’un repaire historique des repu·e·s de Batignolles. Avec un dépoussiérage assuré par le directeur artistique Michele Bulgherini, qui a eu du palais pour relooker classieusement le restaurant : au rez-de-chaussée, des huiles et dessins (dont ceux de la grand-mère du taulier) ; au premier, deux pièces pour ripailler sur fond d’antiquités ; plus un boudoir privatisable où l’on n’entre que si vous avez (littéralement) sonné – ambiance ni bu ni connu ! Le tout bourgeoisement ravitaillé par la cheffe Soda Thiam (ancienne de Gare au Gorille), qui livra ce midi-là : une cochonneuse terrine de campagne sertie de pickles maison, à boulotter avec le bon pain au levain de la boulangerie voisine Bacillus ; une fondantissime joue de nuf-nuf braisée et flanquée d’un jus réduit à pleurer, de radis glacés et d’une exemplaire polenta crémeuse aux herbes ; avant une diabolique poire pochée au vin rouge, avec mousse au miel et crumble sésame. C’est dans les vieux pots… vous connaissez la chanson. // Kelly Slatée
POUR LA SOIF ? Tous les noms du (bon) cru attendus : chardonnay bourguignon de Fanny Sabre (10 € le verre), pinot noir jurassien de Guillaume Overnoy (58 € la bouteille), grenache-syrah roussillonnais signé Face B (43 €)… Petite originalité : la collection de magnums bien chiadés (119-195 €), dont quelques pépites de Stéphane Tissot !
LES PRIX : formules et menu 25-28 € (midi), carte 50-60 € (soir).
Enregistrez cette adresse dans l’app du Fooding, disponible sur iOS !