Prenez votre fringale en patience, car la table de Mory Sacko médiatease les foodistes par flopées. Mais en son dojo joli – plafonniers au crochet, murs immaculés, origami, alcôve bleu nuit – la fine lame affûtée chez Thierry Marx sait gratifier les chanceux. La preuve par quatre l’autre midi, avec des compos qui africotaient madeleines de brousse et marottes nippones : langoureuse queue de langoustine charbonnée au binchotan, montée par une tomate tapée, presque confite, dans une sauce dja à base de crevettes frites ; splendide pèpè soupe propulsée par un bouillon de poisson abyssal perlé d’huile de piment doux, où dérivaient un polygone de maquereau mariné au poivre de Penja et un segment de gombo farçi ; suprême de volaille de Culoiseau laqué, secoué par un puissant teriyaki et posé sur une bande d’aubergine câlinant une compotée d’aubergine dengaku et mélasse de miso caramélisée ; et, pour finir de s’ambiancer, élégants biseaux de nectarine brûlée, sorbet nectarine-groseille batifolant sur un financier salé et quelques haricots azuki. // Pica Bidon
POUR LA SOIF ? Une vinothèque pangéenne tarifée or, qui imbrique références franchouilles (pinot gris alsacien d’Albert Mann, 14 € le verre), élixirs asiatiques (saké kuromatsu mizuho de la vénérable maison kobéïte Kenbishi, 140 € la bouteille) et précieux goulots africains (vin de paille sud-africain Mullineux, 180 €).
LES PRIX : Menus 60, 75 et 95 € (midi en semaine avec version végétale), 95 et 130 € (soir).
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